Cette suite de textes calibrés peut
se lire comme un petit éloge des fenêtres
ou comme un dictionnaire amoureux des
fenêtres où chaque mot par lien hypertexte renvoie à d’autres mots, où
chaque fenêtre ouvre sur d’autres fenêtres à l’infini comme sur un écran
d’ordinateur… mais aussi sur d’autres
mondes, d’autres lieux, d’autres histoires…
Dans tous les cas, c’est une
invitation à une lecture plurielle, en tous sens, où chaque fenêtre ouvre sur un
livre, sur un tableau, sur une photographie, sur une musique, sur une chanson…
Entre narration, évocation et
réflexion, chaque lecteur peut y retrouver ses propres souvenirs et sensations
et composer à son tour son catalogue de fenêtres.
« Merci pour ces pages d'une inspiration
si rare en notre époque de proses machinales. Fenêtres m'apparaît
comme une méditation traversée de lumières et de signaux, de noms et de visages
émergeant tout à coup dans l'embrasure de la conscience pour nous redire
l'étrangeté et l'émerveillement d'être au monde. »
Georges-Olivier Châteaureynaud
(Juin 2025)
***
Qu’est-ce qu’une fenêtre ? Un
espace vitré, le plus souvent rectangulaire, et qui donne sur l’extérieur,
laissant ainsi passer la lumière. Eh bien, la forme s’unissant au fond, les 85
textes qui composent le nouveau recueil de Joël Glaziou
justement intitulé Fenêtres, sont présentés chacun sous
forme rectangulaire, constituant des agglomérats d’une vingtaine de lignes, ne
laissant aucun vide et ainsi tous d’un seul tenant.
Très tôt l’on apprend qu’il va
s’agir d’un « dictionnaire amoureux
des fenêtres », non pas à la manière de la belle collection des éditions
Plon, mais de manière toute personnelle puisque chacun des textes retenus
comporte une « entrée » en caractères gras et italiques. Nous
progressons ainsi au fil des pages depuis le mot « agenda » jusqu’au
mot « zones » en passant par « ardoise »,
« augure », « Babel », « Bach », etc. Occasion
pour l’auteur d’afficher un bel hédonisme face au monde extérieur, aux nuages,
à la lumière dans tout ce qu’elle offre de changeant, mais aussi dans le
rapport aux autres, aux amis, aux enfants et petits-enfants, bref à tout ce qui
contribue à la joie de vivre. Et l’on n’oubliera pas les nombreuses références
à la peinture (Magritte souvent
attesté), à la musique (Bach ou Debussy, ou encore le jazz, mais aussi
la chanson), et bien évidemment l’amateur de littérature ne peut s’empêcher de
citer Baudelaire ou Camus et le poète aime à citer Guillevic, sachant que « tout poème est aussi une fenêtre,
cadre qui ne prend sens que par son contenu ».
Moins convaincante ou en tout cas
moins poétique nous paraît la référence aux « windows » – ou quand
l’informatique s’empare du mot « fenêtre » qu’elle anglicise – mais
il faut s’y faire, le monde a changé et, comme les fenêtres de nos maisons,
elles constituent autant d’ouvertures sur le monde – et chacun d’entre nous ne
saurait le regretter.
Merci pour cet hymne à la vie, au
plaisir d’exister, de découvrir ou de redécouvrir les innombrables facettes
d’un quotidien qui, pour peu que l’on ouvre les fenêtres de la connaissance et
de la mémoire, a tout pour enchanter.
Charles Rieux (Juillet 2025)