mardi 8 juillet 2025

 


Fenêtres
Joël GLAZIOU
éditions Maïa, 2025
Micronouvelles
ISBN 979142514433
92 pages, 18 €

Quatrième de couverture

Cette suite de textes calibrés peut se lire comme un petit éloge des fenêtres ou comme un dictionnaire amoureux des fenêtres où chaque mot par lien hypertexte renvoie à d’autres mots, où chaque fenêtre ouvre sur d’autres fenêtres à l’infini comme sur un écran d’ordinateur…  mais aussi sur d’autres mondes, d’autres lieux, d’autres histoires…

Dans tous les cas, c’est une invitation à une lecture plurielle, en tous sens, où chaque fenêtre ouvre sur un livre, sur un tableau, sur une photographie, sur une musique, sur une chanson…

Entre narration, évocation et réflexion, chaque lecteur peut y retrouver ses propres souvenirs et sensations et composer à son tour son catalogue de fenêtres.



Extraits


Ils ont écrit entre deux nuages
(extraits)

« Merci pour ces pages d'une inspiration si rare en notre époque de proses machinales. Fenêtres m'apparaît comme une méditation traversée de lumières et de signaux, de noms et de visages émergeant tout à coup dans l'embrasure de la conscience pour nous redire l'étrangeté et l'émerveillement d'être au monde. »

Georges-Olivier Châteaureynaud (Juin 2025)

***

Qu’est-ce qu’une fenêtre ? Un espace vitré, le plus souvent rectangulaire, et qui donne sur l’extérieur, laissant ainsi passer la lumière. Eh bien, la forme s’unissant au fond, les 85 textes qui composent le nouveau recueil de Joël Glaziou justement intitulé Fenêtres, sont présentés chacun sous forme rectangulaire, constituant des agglomérats d’une vingtaine de lignes, ne laissant aucun vide et ainsi tous d’un seul tenant.

Très tôt l’on apprend qu’il va s’agir d’un « dictionnaire amoureux des fenêtres », non pas à la manière de la belle collection des éditions Plon, mais de manière toute personnelle puisque chacun des textes retenus comporte une « entrée » en caractères gras et italiques. Nous progressons ainsi au fil des pages depuis le mot « agenda » jusqu’au mot « zones » en passant par « ardoise », « augure », « Babel », « Bach », etc. Occasion pour l’auteur d’afficher un bel hédonisme face au monde extérieur, aux nuages, à la lumière dans tout ce qu’elle offre de changeant, mais aussi dans le rapport aux autres, aux amis, aux enfants et petits-enfants, bref à tout ce qui contribue à la joie de vivre. Et l’on n’oubliera pas les nombreuses références à la peinture (Magritte souvent attesté), à la musique (Bach ou Debussy, ou encore le jazz, mais aussi la chanson), et bien évidemment l’amateur de littérature ne peut s’empêcher de citer Baudelaire ou Camus et le poète aime à citer Guillevic, sachant que « tout poème est aussi une fenêtre, cadre qui ne prend sens que par son contenu ».

Moins convaincante ou en tout cas moins poétique nous paraît la référence aux « windows » – ou quand l’informatique s’empare du mot « fenêtre » qu’elle anglicise – mais il faut s’y faire, le monde a changé et, comme les fenêtres de nos maisons, elles constituent autant d’ouvertures sur le monde – et chacun d’entre nous ne saurait le regretter.

Merci pour cet hymne à la vie, au plaisir d’exister, de découvrir ou de redécouvrir les innombrables facettes d’un quotidien qui, pour peu que l’on ouvre les fenêtres de la connaissance et de la mémoire, a tout pour enchanter.

Charles Rieux (Juillet 2025)